J'ai toujours été très sensible, émotive. Sous ses dehors de fille à l'aise dans ses baskets qui rit tout le temps, la Nell que je connais, moi, ne voit pas la vie en rose mais plutôt en gris, est super timide et joue à la fille heureuse de son sort à qui tout sourit mais ce n'est qu'une façade. Or depuis quelques temps c'est de pire en pire. Le gris s'assombrit. J'ai l'impression que je n'arrive plus à tout porter, à me porter. À la moindre contrariété je me ferme, les larmes affleurent et j'envoie bouler mon entourage.
Dernier exemple en date il y a 20 minutes, à la gare de Grenoble pour prendre le train pour rentrer à Paris. Mon chat était chez mes parents depuis Noël et j'avais prévu de la ramener. D'habitude elle aime pas trop le train mais je lui donne un cachet et ça se passe bien en général. Allez comprendre pourquoi aujourd'hui elle hurle comme jamais, malgré le cacheton, malgré le pschit qui fait aller bien. Je me dis que ça va aller mieux une fois installée. Je la laisse à ma mère le temps d'aller acheter un sandwich, une queue de dingue. J'attends 5 minutes, une seule fille pour servir, les minutes tournent, je finis par partir plus le temps d'attendre en plus j'entends le chat qui gueule toujours plus fort. J'arrive j'essaie de lui parler. Elle hurle on dirait qu'on va l'égorger. On s'approche du train en se disant qu'à midi il sera vide. Erreur : ma voiture est pleine comme un oeuf. Je supplie mon chat de la fermer, elle gueule de plus belle. Je vais poser mes affaires et reviens. Et je sens que je vais pas pouvoir. Ma mère me dit qu'elle la ramène à la maison, que ça n'est pas bien grave, que je la prendrais la prochaine fois. Et je sais qu'elle a raison. Mais ça n'empêche. Je sens ces putain de larmes qui arrivent. Alors je bise ma mère, je lance un dernier ta gueule au chat et je vais me cacher dans le train.Depuis ça coule. Je pense à ma mère sur le quai qui n'a rien dû comprendre et qui a suffisamment de soucis avec mon frère sans avoir à gerer mes états d'âme. Et ça recoule. En plus y'a un mec à côté de moi qui fait du bruit avec son ordi Et un peu plus loin un bébé qui fait de charmants areu. Elles vont être tellement longues ces trois heures. Je ne sais pas ce qui se passe. Rien dans cet episode ne mérite que je mette dans cet état. Et pourtant j'en suis bien là avec les yeux et le nez qui coulent Et mon incompréhension. J'ai un premier rendez-vous jeudi avec un acupuncteur. J'espère qu'il pourra m'aider à m'alléger un peu parce que là ça commence à être relou cet état. Je mettais ça sur l'angoisse autour de PF. Mais je sais bien que la muraille de chine de décembre en pleine face n'a surement rien arrangé... Et aussi, j'ai pas envie de rentrer à Paris, j'aime plus ma vie à la capitale, je veux de la campagne, des gens destressés, des routes de campagne et pas le métro bondé les rues trop pleines de Menilmontant, bref j'aimerai quitter paname mais malgré cinq entretiens au printemps dernier on y est toujours. Chewi est prêt à partir mais considère qu'il trouvera plus facilement du boulot que moi et que donc on partira quand moi j'aurai trouvé. Et comme l'idée est qu'il se mette à son compte quand on déménagera je sais qu'il a raison. En plus maintenant qu'on est pris dans la spirale fiv-tec je me dis qu'on se cassera quand on sera enceinte. Mais c'est quand hein, que je serai enceinte ET que je trouverai un boulot en Rhône-Alpes? Pas demain la veille j'en ai bien peur... Allez, ça aussi ça passera.