J’ai écrit ce "Toudoum toudoum" le mercredi 7 janvier matin, le cœur en fête et la tête dans les étoiles, juste avant de sombrer dans l’horreur, l’incompréhension, la colère, la douleur, la peur…
J’ai passé mon mercredi 7 après-midi et une bonne partie de mon jeudi scotchée à l’internet depuis mon bureau sans réussir à me concentrer sur autre chose que lire des tas de trucs plus ou moins intéressants, plus ou moins émouvants sur cette tragédie.
J’ai entendu ce matin la chronique de François Morel sur Inter. J’adore ces 3 minutes du vendredi matin même si le plus souvent je suis au boulot et je ne l’écoute pas et que j’oublie quasi tout le temps d’aller l’écouter en podcast. Ce matin, j’étais là, les larmes aux yeux dans mon salon, en train d’essayer de fixer mon attelle sur ma cheville droite que j’ai entorsée hier matin.
Alors, comme je ne trouve pas les mots pour exprimer ce que je ressens depuis mercredi midi ni pour dire mes angoisses pour le futur et la vie de mes enfants dans ce monde de fous, je veux juste vous faire partager les derniers instants plein de sensibilité et d’émotions de cette chronique.
(Citant les mots d’un ami après la mort de sa femme assassinée par un « déséquilibré »)
Sans vous commander, je vous demande d’aimer plus que jamais ceux qui vous sont proches. Le monde est une triste boutique, les cœurs purs doivent se mettre ensemble pour l’embellir. Il faut reboiser l’âme humaine. Je resterai sur le pont. Je resterai un jardinier. Je cultiverai mes plantes de langage.
En attendant, à vous autres, mes amis d’ici, face à ce qui m’arrive, je prends la liberté, moi qui ne suis qu’un histrion, qu’un batteur de planches, qu’un comédien qui fait du rêve avec du vent, je prends la liberté de vous écrire pour vous dire ce à quoi je pense aujourd’hui.
Je pense de toutes mes forces qu’il faut s’aimer à tort et à travers.