J'avais prévu d'intituler cet article « Le début... » et d'y raconter mes projections mes espoirs... mais c'est seulement ce matin avant de commencer la rédaction de cet article que j'ai découvert la très mauvaise nouvelle de Côté femme après sa première échographie. Ça m'a fait un choc pour elle. Puis j'ai pensé à toutes les autres qui avaient enfin eu de beaux résultats positifs à leurs prises de sang et qui se sont retrouvées à la case départ après quelques semaines d'espoir et bonheur, Fabienne, Mon petit Trésor, Snow, Dorothéa et sans doute beaucoup trop d'autres que j'oublie. Sans compter toutes celles que je ne connais pas... Alors j'ai pleuré pour elles toutes et sur la vie qui peut parfois s'acharner à être dégueulasse et j'ai eu peur. Terriblement peur....
Après ces pensées et ces larmes pour mes copines qui en ch... trop souvent, j'ai stoppé net mes projections et je me suis promis d'attendre sagement la suite...
Sauf que je suis ainsi faite : je ne peux pas rester sagement assise sur le canapé comme un certain irlandais que je connais à attendre de voir enfin une merveilleuse petite lumière clignoter sur un écran pour nous dire « coucou papa et maman, je suis là! » pour enfin commencer à penser à la suite.
Quand je parle de notre bébé que j'ai dans mon ventre il me répond avec tout le pragmatisme dont il sait faire preuve (et qui m'énerve!...) "C'est pas un bébé c'est un « fitus » et on va attendre de voir s'il est vraiment là". Oui parce qu'il dit fitus de la même façon qu'il pinus pour dire pénis (oui chez nous des fois, on parle de pénis et alors?!...)...
Alors je l'ai laissé à sa sagesse et je me suis parlé à ma moi. Particulièrement sous la douche d'ailleurs...
J'ai d'abord pensé à mes taux qui doublent parfaitement tous les 2 jours (un peu plus que doublés d'ailleurs, je sais Cami, c'est du un peu plus que x2 à chaque fois)
lundi : 171
mardi : 369
vendredi : 743
Puis j'ai fait une séance d'auto-persuasion : Je le VEUX ce bébé. Alors tu vas t'accrocher mon p'tit père. Tu nous fais pas de faux plan et je te promets que tu pourras manger autant de glaces que tu voudras. A condition que tu te laves bien les dents au moins deux fois par jour.
Et là, la voix de Mamie m'est revenue aux oreilles. Quand j'étais gamine et que je VOULAIS ça ou ça elle me répondait toujours « Le roi voulait des alouettes et il a eu des ??? (je sais plus ce qu'il a eu mais c'était vachement moins bien que des alouettes) » et aussi « Tu auras ce que le sort te désignera »... La belle sagesse populaire quoi, mais dont je ne VEUX pas entendre parler en ce moment, parce que moi je VEUX mon bébé...
Alors sous la douche, après cette discussions avec la voix de ma grand-mère où je la suppliais de se taire, j'ai fait un check-up complet de la tête aux pieds pour me rassurer.
Cheveux : gras ça doit être les hormones (mais j'étais en train de les laver)
Visage : boutons là, là et là
Seins : très gonflés et trèèès douloureux avec les fameuses veines bleues qui commencent à apparaître
Ventre : merci l'hyperstim' j'ai l'impression d'avoir déjà un ventre de 4 mois de grossesse, toujours tendu et douloureux. Mais si elle persiste, cette hyperstim' ça veut bien dire que...
Et aussi j'ai toujours ces petits pics de temps à autres que j'imagine être les signes que mon utérus s'adapte à sa nouvelle condition.
Cuisses : ras. Toujours trop grosses mais c'est un signe de rien à part qu'il faut que j'arrête la bière. Ça tombe bien !
Mollets : à épiler (rien à voir avec la choucroute, je sais, mais c'était dans le check-up)
Pieds: oh punaise faut que je pense à couper mes ongles ! (merde, j'ai encore oublié)
En sortant de la douche ça allait mieux.
Alors je me suis décidée à appeler mes parents, mon frère et ma soeur.
Pour cette troisième tentative, je ne leur avais rien dit de précis. Ils savaient que j'avais commencé le traitement. Et je leur avais écrit un mail à tous les 4 quelques jours après le transfert pour leur dire que c'était fait, que je savais qu'ils attendaient des nouvelles mais qu'on préférait vivre cette fiv en tête à tête. Et que donc on attendait tous ensemble, mais sans en parler et sans leur donner de dates, pour nous laisser le temps, à nous de le vivre ensemble. Ils m'avaient chacun répondu des choses absolument touchantes qui m'avaient fait pleurer.
Au téléphone, je leur ai demandé s'ils se sentaient prêts à être grands-parents et tonton une 2e fois (mon frère habitant chez mes parents pour l'instant et depuis sa fucking maladie) et à être tata pour la première fois.
J'ai pleuré au téléphone avec ma maman, entendu mon père faire péter le champagne, mon frère hurler depuis l'étage « Sérieux ? Mais sérieux ??! » et j'ai regretté de ne pas encore habiter en Rhône Alpes pour partager ça en vrai avec eux. Avec ma sœur on s'est carrément projetées. Une naissance en juillet comme sa tata alors?! Par contre l'exact opposé de la petite chou ça va pas être pratique pour les fringues... C'était chouette...
Tous, on s'est dit on se cramponne à ce bonheur naissant mais on n'oublie toujours pas le mur... Parce qu'il est là, grand, imposant mais on espère le tenir en respect pendant encore longtemps...
Alors je me sens le cœur un peu plus léger. Je n'oublie pas celles avec qui la vie a été une pu**, mais je m'accroche à celles avec qui elle a été plus clémente et qui tienne enfin leur bébé dans leurs bras : ma charmante Lili, Lilypad, M'dame PMA, Cats', Mimosa, MeliMelo, Lilli, Soph, Bonnemine, Rambolibellule, Tatafloute, ...
Et j'espère que bientôt on sera TOUTES de l'autre côté...